Arequipa : le travail pour l’association
Me voilà arrivée à Arequipa, ville dans laquelle je vais rester pendant un mois environ. J’aurai l’occasion de revenir sur les aspects touristiques, c’est une ville très agréable.
Mais si je reste aussi longtemps ici, c’est pour bosser pour une association qui s’occupe d’enfants d’un bidonville d’Aréquipa, Alto Cayma.
Dans l’article que j’avais lu sur cette association, il était dit que « des globe-trotters de passage » venaient donner un coup de main de temps en temps, et on s’était dit, dans notre projet initial, que ça pourrait être une possibilité pendant une semaine ou deux. Avec les bouleversements dans le parcours, j’ai pensé que ce pourrait être intéressant d’y rester plus longtemps. Vivre un mois au même endroit, s’imprégner du lieu, donner un peu de ce temps libre pour faire quelque chose d’utile, et pas forcément uniquement pour moi, pourquoi pas ?
L’association Rayo de sol a été montée il y a une dizaine d’année par une Française, Marie-France. Aujourd’hui, le lieu accueille des enfants entre 2 et 5 ans, abrite une école et une crèche, nourrit les enfants, et assure un soutien scolaire aux plus grands. Une boulangerie a été construite, un boulanger français a formé un jeune boulanger péruvien, et le produit de la vente dans la « tienda » (boutique) est désormais la principale source de revenus de l’association.
En fait j’arrive en plein milieu d’une transition visiblement pas facile. L'association est désormais dirigée par des Péruviens.
Bon c'est un peu le foutoir...personne n'est au courant de mon arrivée (heureusement les autres bénévoles sont là et super accueillantes), l'ambiance est à la grogne car le tarif du séjour a quasiment été doublé sans préavis entre le jour de notre accord et celui de notre arrivée (c’est l’une des beautés de ce système de volontariat : il faut payer pour travailler !).
Une "réunion de crise" nous donne l’occasion de clarifier un certain nombres de choses en plus de ces questions de tarifs, comme, accessoirement, la nature et le volume des tâches confiées aux volontaires! Il n’y a en fait aucun accueil des volontaires par l’assoc, les instructions se transmettent « de génération en génération » par les volontaires qui se succèdent, avec tous les travers du téléphone arabe. Pour ma part, la très souriante directrice (quand elle se brûle, comme on dit) Soledad, a daigné m’accorder un vague « hola » du bout des lèvres quand je suis venue me présenter à elle, puis je n’ai quasiment plus jamais ni croisé son regard si entendu le son de sa voix ! Bref (agents du CG et d’ailleurs, bouchez-vous les oreilles), nous réclamons en fait un accueil et des procédures claires et partagées !!!
Donc les missions sont les suivantes: travail à la boutique le matin (c’est la seule partie obligatoire), puis ensuite, au choix, temps libre ou retour à l’assoc et travail avec les enfants : jouer avec eux, lire, les faire gouter, les aider pour leurs devoirs… Quand je dis « le matin » (tenez-vous bien, ceux qui me connaissent), c’est LE MATIN : lever 6h00, départ 6h30, ouverture de la tienda à 7h dernier carat. Et le pire, c’est que je suis réveillée avant le réveil…..
Me voilà donc vendeuse de petits pains dans la rue (« pan de chocolate, pan de passas, torsadas, croissants !! »). C’est assez sympa, c’est l’occasion de découvrir la ville, de parler avec pleins de gens, et cela m‘assure mes 2 heures de marche quotidiennes au soleil (bon pour les mollets, El Parigo!).
Et visiblement les Péruviens sont assez friands des chicas françaises, qu’ils trouvent souvent « ricas » (le même adjectif qu’ils utilisent pour dire que les petits pains sont "très bons" !). Mais ça reste toujours dans les limites…Et puis moi, j’ai expliqué toute de suite que « mon mari ne serait pas d’accord » quand on m’a invitée à diner.
Visiblement ça calme.
Pour conclure (pour aujourd’hui) je me permets de citer la pensée profonde d’une blonde Mulhousienne de mes amies : « Dans la rue, il vaut mieux vendre du pain que ses miches».
C’est pas faux.