De Cachi à Cafayate
Cachi nous séduit dès l’arrivée : une jolie place ombragée, une terrasse sur laquelle on boit une bière bien fraiche, une architecture coloniale…Stéphane se fait alpaguer avant même d’avoir pu poser un pied par terre par 2 gars super enthousiasmés par son vélo, qui vont finir par se faire prendre en photo dessus en prenant un air assuré (mais sans pouvoir atteindre les pédales… ).
On trouve de plus un chouette petit hostel avec patio dans lequel il s’avère que logent plusieurs Français : Charlotte, Julien et Elora, de Paris, en voyage pour plusieurs mois en Amérique du Sud, Boris, venu danser le tango pour 3 semaines, et 2 vétos dont un qui a fait des remplacements à La Réunion et connait certains de nos copains réunionnais, avec qui on va passer ce qui devait être juste un apéro pour gouter une bouteille achetée à Cafayate, et qui se transforme en une dégustation de divers crus locaux et pizzas locales, à refaire le monde et à évoquer jusque très tard les qualités requises pour être un bon danseur de tango ! Tout ça avec l’engagement solennel et partagé de se lever aux aurores le lendemain, pour partir tôt et éviter les grosses chaleurs.
Autant dire que ça a été un peu difficile, mais le lendemain, on enfourche nos bici pour aller à Cafayate, donc…. Etape importante sur la route des vins !
On nous avait prévenus…la piste n’est pas très bonne. En fait sur les pistes, on a le choix pour poser sa roue : pierres, tôle ondulée, sable, ou tôle ondulée sablonneuse… il y a des fois où on aimerait que les villages rencontrés investissent l’argent consacré à réaliser des « œuvres d’art » aux entrées de ville (qui n’ont parfois rien à envier à nos plus beaux ronds-points…) à passer un coup de bull !!!
On emprunte le chemin des artisans (mauvaise piste), tisserands qui fabriquent ponchos et autres vetements de grande qualite,,,ca merite une sieste a l'ombre
Ça devient récurrent de dire cela, mais là encore, on en prend plein les yeux, notamment avec la Quebrada de la Flechas, formée à partir de très anciennes dunes fossilisées et ravinées par la pluie et le vent et qui prend des formes d’immenses flèches ou d’aiguilles plantées en diagonale dans le sol.
On passe la première nuit à Molinos, petit village qui, comme son nom l’indique, avait une activité de production de farine. On cherche un petit boui-boui local mais tout est fermé ce soir-là sauf une très jolie hacienda reconvertie en hôtel de charme et restaurant. Face à un terrible dilemme (purée en sachet à la tente ou petit repas sympa aux bougies dans un grand patio sous un caroubier géant), nous n’avons écouté que notre courage et avons fait fonctionner l’économie locale. C’est pas facile tous les jours….
N’empêche que sur la route il fait très chaud et que c’est très désert…arrive un moment où nous n’avons plus d’eau…on croise enfin une petite maison et je vais demander s’ils peuvent nous approvisionner. De ce que je peux voir, les conditions de vie sont ultra rudimentaires et il y a beaucoup de monde dans cette petite maison, mais le gars est très sympa et accepte de me remplir plusieurs bouteilles, et m’en ajoute même une grosse supplémentaire…sauf qu’au moment de la boire, beurk !!! Stef en boit quelques gorgées, et pour lui elle a le gout de vieille chèvre, et moi je la recrache : pour moi c’est une infusion de contenu de vieux cendrier froid….. heureusement quelques km plus loin une bodega charmante, dont la déco aurait pu être faite par une certaine Zizou réunionno-périgourdine, nous offre la possibilité de refaire notre stock… et de continuer notre route !
Cafayate c’est aussi la promesse de l’apparition de l’asphalte…et quand elle arrivera quelques km plus tôt que prévu (juste après qu’on se soit accordés une longue pause sous un arbre , écrasés de chaleur et confits dans la poussière), on roulera quelques minutes avec un sourire béat sur les lèvres (il parait que certains embrassent le bitume à cet endroit-là…). Je remercierai silencieusement Lafarge, Holcim, et les autres, pour ce qu’ils font pour mes ischions….
L’arrivée à Cafayate c’est également les premiers grands domaines vinicoles…des vignes à perte de vue (toutes irriguées).. La ville est sympa et on va y rester 2 jours, Stef pas mal au lit (rapport aux bouteilles d’eau pourrie…) et moi dans le jardin de l’hostel, ou à me balader en ville, à faire la visite de la Bodega Nanni, une petite exploitation viticole bio, qui produit un très bon Torrontès (blanc) et un Malbec (cépage rouge purement argentin) itou, et où on ira diner un soir (vous voyez que les épreuves se succèdent…).
Une maison à l'architecture ...audacieuse, du mobilier urbain sympa, une voiture hors d'äge, l'église...et le premix local!
Après Cafayate, on sait que démarre une portion moins intéressante…pour voir, on fait quand même une étape jusqu’à Santa Maria, qui nous permet de passer 2h sous les arbres de la place du village à discuter avec Jérôme, sympathique cycliste venu de France à vélo via le Maroc, mais on décide de prendre le bus comme prévu pour aller plus au sud, à 900km,à Malargüe,avec un petit stop d’une soirée à Mendoza (première grande ville depuis le début du voyage…pfui, ça fait drôle !)
Le bus qui nous amène à Marlagüe nous rapproche du nord de la Patagonie car ce pays est immense. Lorsque l’on regarde la carte comme on le ferai avec une carte de France, avec en tête la même échelle de référence kilométrique, on se trouve pour le moins désappointé de se rendre compte, en additionnant les kilomètres, que sa destination n’est pas à 3-400 km mais plutôt à 1000km.Il nous faut donc faire des choix car si nous avons du temps , nous en avons trop peu pour parcourir les 5200km de la ruta 40 à la seule force de nos modestes mollets.
A moins d’avoir le même médecin que Lance Armstrong …
PS d'Anouk la geekette: vous avez vu qu'en cliquant sur les photos, elles s'ouvrent en grand? pas moi, je viens de le découvrir...(bouh la honte...)